Arguments économiques sur l’importance des métiers spécialisés

Arguments économiques sur l’importance des métiers spécialisés

Tous les observateurs et analystes du développement industriel sont unanimes : au cours des prochaines années, le développement économique du Québec sera largement tributaire du nombre de diplômés issus des centres de formation professionnelle et des collèges du Québec. Les plus récentes analyses d’Emploi-Québec nous indiquent que le Québec aura 725 400 postes à pourvoir au cours de la période allant de 2013 à 2017 et 1 358 500 millions de postes si l’on considère un horizon à plus long terme, soit de 2013 à 2022. De ce nombre, au moins le tiers exigera un diplôme d’études professionnelles (DEP) ou un diplôme d’études techniques du collégial (DEC).

Les pénuries de main-d’œuvre appréhendées qui ont fait la manchette récemment appellent la société québécoise à réviser profondément les idées reçues en matière de formation de la relève dans les métiers spécialisés.

Comme on peut le constater, ce n’est pas le potentiel d’employabilité ni la diversité et l’accessibilité des voies de formation qui posent problème. Alors, comment se fait-il qu’il faille déployer autant d’efforts pour attirer les jeunes en formation professionnelle et technique? Les conditions d’exercice autrefois pénibles des métiers manuels continuent d’alimenter l’imaginaire de bien des gens. Faute de connaître les réalités modernes de la pratique de ces professions en industrie, une part importante de la population continue de cultiver des préjugés qui, aujourd’hui, ne collent plus à la réalité moderne. Ces préjugés sont transmis aux jeunes qui commencent beaucoup plus tôt qu’on ne le croit à explorer les possibilités de leur avenir professionnel. Dans le processus de choix de carrière des jeunes, les parents jouent un rôle majeur dont ils sous-estiment eux-mêmes l’importance. La formation professionnelle et technique a besoin de modèles de réussite afin de changer une image qui ne correspond plus à la réalité éducative et économique d’une société moderne.

Le temps où les métiers se transmettaient de père en fils est révolu. Les préjugés qui donnaient à penser que les élèves qui performaient moins bien sur le plan académique étaient destinés aux tâches manuelles ne résistent plus à l’épreuve de la réalité. Dans un univers où le savoir et le savoir-faire déterminent les compétences et dans un environnement où la technologie facilite l’exercice du métier, il est nécessaire de se qualifier pour décrocher un bon emploi. Un emploi rémunérateur, un emploi qui permet de se réaliser comme citoyen et comme producteur de richesse pour l’ensemble de la communauté. Et, sans aucun doute, parmi ces gens qualifiés, surgira un bon nombre d’entrepreneurs.

Nous devons impérativement changer notre façon de considérer les métiers spécialisés et relayer de nouveaux messages tant sur la place publique qu’à la maison. Ces messages, plus conformes à la réalité peuvent se résumer ainsi : Il y a de l’avenir dans l’apprentissage d’un métier. Nos centres de formation et nos collèges sont parmi les plus performants du monde; nos enseignantes et nos enseignants transmettent, en plus du savoir-faire et de la compétence, des valeurs citoyennes fondamentales.

Somme toute, réussir sa vie, c’est aussi bien choisir son parcours professionnel en œuvrant dans un travail qui nous passionne.